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Webzine CRDM

Le journalisme automobile à l'ère du tout numérique selon Caradisiac

13 Novembre 2014 , Rédigé par Info Communication Master 1 Publié dans #Travauxdugroupe1

 

 

Internet, c’est le libre partage de l’information. Avant cette innovation “plus sociale que technique” selon les mots de son créateur Tim Berners-Lee, l’information avait un circuit plus rigide : elle n’était le produit que d’une poignée de journalistes professionnels destiné à être consommé par les récepteurs. Le Web a ainsi bouleversé les rédactions journalistiques quand cet outil a commencé à se démocratiser à l’aube du 21ème siècle.

Nous vous proposons de prendre l’exemple de Caradisiac qui ne vous dit certainement rien si le monde de l’automobile vous est étranger, mais vous allez comprendre pourquoi c’est un exemple intéressant qui illustre les nouvelles possibilités offertes par le journalisme numérique.

 

 

Présentation du concept Caradisiac

 

Caradisiac est un site Internet qui se revendique comme le "premier portail automobile francophone" avec ses 16,8 millions de visiteurs par mois selon ses chiffres de 2010. Le site a été fondé le 1er juillet 2000 par un certain Cédric Bannel, dont l’idée était de proposer “un site d’intermédiation sur le véhicule d’occasion multimarque.” A l’époque, Caradisiac n’a donc pas vocation à être un site Internet dédié au journalisme automobile à proprement parler mais plus un site d’annonces de vente de véhicules d’occasion. Pourtant à cette époque il disposait déjà d’une rédaction indépendante composée de journalistes professionnels issus de la presse automobile sous la responsabilité de Claude Barreau, le rédacteur en chef de cette équipe. Aujourd’hui le rédacteur en chef demeure le même, à la tête d’une équipe de 39 professionnels du journalisme.

 

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Grâce à The Way Back Machine, on peut voir à quoi ressemblait Caradisiac en 2000.

A cette époque, l’accent est mis sur l’achat/vente de voitures (onglet principal) et non le journalisme automobile.

 

 

Le fer de lance : le journalisme participatif

 

Ce qui fait la spécificité de Caradisiac par rapport à ses concurrents, c’est la prise de conscience que les automobilistes-lecteurs constituent eux mêmes une source d’information capitale. Cette prise de conscience est notamment illustrée avec l’apparition d’un onglet “Forum” sur le site en 2009. Ce tournant s’inscrit dans une logique de crowdsourcing dans la mesure où la rédaction sera en mesure d’exploiter les informations rapportées par des automobilistes-lecteurs afin de produire du contenu médiatique. Aujourd’hui ce forum compte plus d’un million d’inscrits qui échangent plus de 15 000 messages par jour. Pour que toutes les informations qui y circulent restent exploitables, tout est classé par catégories de discussion, par marques de voitures, etc. Ce classement permet aux journalistes d’exploiter cette mine d’informations afin de produire du contenu ordonné, comme pour notamment éditer des “Fiches fiabilités” pour de nombreux modèles de véhicules en fonction de ce qui est rapporté par les forumeurs.

 

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Les différentes catégories du forum de Caradisiac.

 

Le crowdsourcing est une pratique de plus en plus courante dans la presse en ligne. Sous ce néologisme se cache en réalité une idée simple, celle du journalisme “citoyen”. En effet, il consiste en l’approvisionnement de données sur un même sujet par un grand nombre de personnes et qui permettra ensuite d’avoir un contenu extrêmement riche. C’est en quelque sorte un travail de veille du journaliste auprès de ses lecteurs et occasionnera un effet de proximité entre les deux partis. De plus, cela permet au journaliste d’obtenir une quantité astronomique d’informations à moindre coût.


 

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Le crowdsourcing en illustrations.

 

Une approche exclusivement numérique du journalisme

 

Caradisiac est né sur le web, il ne propose donc que du contenu numérique qui par définition est immatériel. C’est bien plus qu’un simple journal automobile en ligne car ce site s’est pleinement inscrit dans la dynamique du web 2.0 (aka le web participatif) pour se développer. En effet, on peut retrouver Caradisiac sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou même Google + qui permet à la rédaction de diffuser des actualités automobiles auxquelles tout utilisateur de ces réseaux sociaux peut s’abonner. On recense également une chaîne YouTube depuis 2006 grâce à laquelle les journalistes peuvent diffuser des contenus vidéo pour illustrer des articles du site web par exemple. Et pour les plus mobiles, Caradisiac propose même une application (sur l’App Store d’Apple et le Play Store de Google) qui permet de suivre tout le contenu diffusé.

 

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Caradisiac sur Facebook compte un peu plus de 9 000 abonnés.

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Sur sa chaîne YouTube, Caradisiac détaille l’intégralité de sa présence sur le web.

 

La stratégie de Caradisiac est donc d’avoir un ancrage fort un peu partout sur le web pour accroître sa notoriété. Ainsi la rédaction est engagée dans une course à l’audience maximale qui est la condition d’une gratuité financée par les ressources publicitaires. C’est Internet qui a développé ce mode de production médiatique “gratuit”. On est bien loin du concept traditionnel du journal papier que l’on achetait en kiosque et qui contenait exclusivement du contenu journalistique indépendant, c’est-à-dire sans publicités. D’ailleurs ce modèle n’a jamais été connu dans la presse automobile : la presse écrite dans ce domaine se présente sous la forme de magazines (hebdomadaires ou mensuels généralement) payants mais qui contiennent en plus des publicités. Mais sur Caradisiac, puisqu’il n’est jamais question de payant, la publicité se fait de plus en plus pesante et envahissante, ce qui peut décourager certains internautes de consulter ce média. C’est là une des limites majeures du modèle gratuit sur Internet.

 

 

Par Manja ANDRIANARIJAONA & Viktor ANDRIAMPANANA

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